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9 juin 2009

Baltaga

Il existe un mot en arabe pour désigner une notion bien présente en France mais que l'on a du mal à qualifier. Baltagi. Un Baltagi est en quelque sorte un voyou. Un voyou parfois même payé pour créer des problèmes. Il peut ainsiabattre un adversaire lors d'élections ou bien un amant. De là vient le mot baltaga, sorte de combat de rue.

 

Ces scènes sont de plus en plus courantes en Egypte. Un homme descend de chez lui un couteau à la main pour abattre un voisin. Mais les deux familles s'emmêlent et la bagarre prend une ampleur inattendue.

 

Sans doute est ce l'effet de la crise économique, les Egyptiens ont rapidement le sang qui bout. 

 

Du haut du quatrième étage d'un immeuble de Saad Zaghloul, voilà ce que l'on pouvait voir ces derniers jours en contre-bas :

 

Un adolescent sort torse-nu dans la rue, un énorme sabre entre les mains. Derrière lui, une vingtaine  d'amis l'encouragent. Il racle l'arme par terre, signe qu'il veut tuer, et ameute la maison d'en face. Mais une pluie de briques et de bouteilles vides en pierre, lancées par des enfants d'à peine 10 ans, tombe sur les têtes de nos rebelles. Ses ennemis d'en face avaient senti le vent tourner et préparer les « munitions ».

La raison de cette bagarre ? Difficile à identifier. Il semble que ce soit à cause d'une fille. Un homme aurait divorcé de sa femme pour une autre et la laissé-pour-compte ne l'aurait pas très bien pris la nouvelle.

 

Au bout de 30 minutes, les femmes hurlent, lancent des chaises à la tête de quelques hommes qui oseraient les approcher. Les habitants sont maintenant une cinquantaine à avoir investi la rue, certains armés de machette. Dans tout ce grabuge,  voitures, taxis, mini-bus se fraient un chemin pour passer à grand renfort de klaxons. Quand soudain, un cri. C'est celui lancé par notre jeune homme au sabre. Le sang coule à flot de sa main. Il quitte le combat. Mais chose rare, la bagarre ne désemplit pas pour autant.

 

Une heure plus tard, deux mini-bus transportant une dizaine d'hommes s'arrêtent à même la rue. Ce sont les forces de sécurité. Les voilà qui commencent à embarquer toute personne se trouvant sur les lieux de la bagarre. Quelques femmes tentent de s'expliquer, en vain. A bout de 30 minutes, les baltagi ne sont encore pas tous arrêtés et les coups continuent à tomber.

 

Il faut attendre que les policiers tirent des coups de sommations en l'air pour obtenir l'arrêt de la bagarre !

 

Le même type d'affrontements a eu lieu en bas de chez moi, dans le quartier populaire d'Abdeen. Les bouteilles en verre lancées par les deux clans, à même la rue, avait semé un grand bazar parmi es automobilistes. On aurait dit qu'ils essayaient de passer outre une pluie de grêlons. Cette fois-ci, la police n'est pas venue. Petite conséquence tout de même, la visite de Barack Obama au palais présidentiel d'Abdeen, n'aura finalement pas eu lieu...


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Commentaires
C
Il y a un film lance actuellement aux Cinemas qui met en relief ce monde ...il s'appelle "Ibrahim al-Abyad" (Ibrahim le blanc) Le mot blanc ici veut dire l'arme blanche. Seul probleme c'est qu'il est trop violent.
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